Fès-Meknès : la campagne électorale à l’épreuve des zones reculées

Les candidats en lice pour l’échéance du 08 septembre dans les circonscriptions électorales situées dans des zones reculées de la région de Fès-Meknès se trouvent confrontés à bon nombre de défis pour programmer leurs campagnes électorales, tenir leurs meetings et aller à la rencontre de la population.

Les reliefs, dont les montagnes du Moyen-Atlas, constituent une difficulté majeure rendant l’accès aux moyens de communication modernes et logistiques une mission complexe. Peu d’équipes de campagne arrivent à sillonner toute la région, en raison de l’éparpillement des douars et des centres ruraux.

Le défi devient double pour les instances politiques en vue de couvrir des zones reculées et difficiles d’accès particulièrement au niveau des routes non goudronnées. Ainsi, les zones accidentées constituent pour nombre de candidats des régions éloignées l’occasion de démontrer leurs capacités d’organisation, afin de programmer des campagnes de communication, en mettant à profit leur expérience à travers des routes difficiles qu’ils ont l’habitude d’emprunter.

« Nous travaillons d’arrache-pied dans une circonscription qui se caractérise par son éparpillement, en sillonnant toutes les zones avec un nombre limité de personnes, afin d’écouter les attentes de la population eu égard à la nature des relations sociales qui nécessitent la présence d’un nombre limité de candidats durant les campagnes électorales’’, a indiqué dans une déclaration à la MAP, Rachid Outaher, acteur politique à Sekoura dans la province de Boulemane.

M. Outaher, qui mène sa campagne électorale sous la bannière du parti du Mouvement Populaire, a souligné qu’ »il s’agit d’une opération quotidienne au cours de laquelle nous communiquons directement avec les gens à travers les reliefs et les montagnes et en parcourant de longues distances pour être à l’écoute des attentes et demandes des habitants.

La méthode adoptée, a-t-il dit, s’avère efficace pour rester près des citoyens.

De son côté, Hafida El Amine, candidate à la présidence de la commune d’El Ouadiyne dans la province de Moulay Yaacoub pour le compte du Parti de l’Authenticité et de la Modernité, a noté que « la campagne électorale se passe dans une atmosphère et des circonstances quelque peu difficiles, compte tenu du caractère rural de la commune’’.

« La présentation d’une candidature féminine à la présidence de la commune pour la première fois s’accompagne, outre par les difficultés liées au caractère rural de la zone, par la persistance de certaines préjugés et par le poids de coutumes qui ne facilitent pas la mission de la femme’’, a-t-il ajouté.

Ces élections, a-t-elle poursuivi, se caractérisent par l’obligation du respect des mesures préventives contre la Covid-19, ce qui contraint les candidats à prendre des précautions et à réduire le nombre de participants aux campagnes électorales et aux réunions de communication avec la population.

Au niveau de la province de Taza, la campagne électorale varie considérablement entre le milieu urbain et les zones reculées, notamment les montagnes et les villages enclavés.

Si les campagnes électorales des partis sont menées via les réseaux et médias sociaux, à travers des comptes payants et en ciblant les habitants de la ville et les communes environnantes ou à travers la publicité dans les journaux électroniques et la réalisation de vidéos, ces opportunités – voire ce luxe – sont quasi absentes dans les zones lointaines et reculées, particulièrement là où la couverture du réseau téléphonique demeure insuffisante ou encore le débit d’internet est faible.