Fatima Ezzahra El Hihi, une jeune artiste-peintre qui rêve d’intégrer la cour des grands

Par : Mohamed Sghir Jebli.

La jeune artiste-peintre Fatima Ezzahra El Hihi a un rêve : intégrer la cour des grands et se faire une place parmi l’élite des artistes qui portent la voix et les couleurs du Maroc dans les grandes manifestations artistiques mondiales.

A Meknès, où elle réside, Mme El Hihi défi le manque d’espaces d’exposition et la rareté des manifestations artistiques en continuant à produire et à exposer par ses propres moyens. Elle vient en effet d’exposer ses œuvres à Bab Mansour, au grand bonheur des visiteurs, notamment étrangers.

Dans son sobre atelier à l’intérieur de son appartement au quartier Marjane de Meknès, la jeune artiste revient, dans un entretien à la MAP, sur son parcours artistique, depuis ses débuts en 2004.

‘’Je ne me souviens pas de mon âge lorsque j’ai commencé à peindre, quoique j’étais très attirée alors enfant par le dessin’’, a-t-elle confié, soulignant que la médina de Meknès est, pour elle, une inépuisable source d’inspiration.

‘’J’appartiens à une famille d’artistes. Mon père était peintre mais travaillait dans l’ombre. Mon oncle est un artiste-peintre très connu en Suisse, où il réside’’, a relevé Mme El Hihi qui se présente ainsi comme le porte flambeau familial dans le domaine de l’art.

Mme El Hihi, qui n’avait pas pu faire des études supérieures dans les beaux-arts à Meknès après son bac, a réussi toutefois à décrocher d’autres diplômes. ‘’En autodidacte déterminée et comptant sur l’appui de mon père et mon oncle, j’ai travaillé et réussi à participer à 11 expositions collectives au Maroc et à l’étranger’’.

Dans les œuvres de cette mère de deux enfants, qui se sent proche du courant de l’art abstrait, la femme est omniprésente. Une présence qu’elle explique par le fait que la femme constitue le socle de la société.

Comme tout artiste digne de ce nom, elle ne peint qu’en réponse à un désir intérieur. Et elle le fait toujours la nuit. Depuis son atelier, elle voyage à travers des univers ‘’étranges’’ et ‘’indescriptibles’’.

Malgré sa présence sur la scène artistique depuis 14 ans, elle considère que sa vie d’artiste a pris un vrai tournant en 2018, avec une production artistique importante, ce qui lui a permis d’organiser à la galerie de Bab Mansour (17-22 février) sa première exposition individuelle sous le thème ‘’la femme, moitié de la société’’.

‘’Cette exposition m’ouvrira des portes et me rapprochera des amoureux de l’art’’, s’est-elle félicitée, espérant que son enfant Omran puisse lui emboiter le pas.

Mme El Hihi, qui reste optimiste quant à son avenir d’artiste, regrette l’absence d’un institut de beaux-arts à Meknès, un espace nécessaire pour tout artiste désirant développer son talent par le biais de l’apprentissage académique.

‘’Mon rêve de faire partie un jour de la cour des grands n’a d’égal que celui de l’émergence d’une société qui aime l’art plastique, lequel constitue un véritable rempart contre les différentes formes de délinquances’’.