Par : Said Youssi
Carrefour vers le haut de l’Atlas, El Hajeb, où le tourisme est peu développé en dépit de ses sites d’une rare beauté, compte désormais sur la richesse et la singularité de ses sources d’eau pour renforcer sa vocation touristique et sa position de porte d’entrée vers le haut atlas et le désert du Royaume.
Outre ses falaises, son kasbah et la beauté et ses murailles, les sources d’eau d’El Hajeb constituent l’un des points principaux où convergent les touristes qui se rendent dans la ville. Des sources comme « Ain Dhiba », « Ain Khadem » ou encore les sources « Ain Boteghzaz », « Ain El-Madani » meublent l’espace urbain d’El Hajeb, dont la région compte également d’autres comme la source « Boudouba », qui jaillit au milieu de rochers et d’une végétation luxuriante, les sources « Ain Aghbal », « Ain Lhad », « Ain Salama », « Ain Bittit » et « Ait Ikkou ».
Ces sites d’une rare beauté qui attirent de nombreux visiteurs font désormais l’objet d’une attention particulière de la part des conseils élus et de la société civile. Un intérêt qui vient d’être concrétisé par l’approbation dernièrement d’un projet de réhabilitation de quatre de ces points d’eau naturels, à savoir les sources Ain Dhiba, Madani, Khadem et Bouraghzaz pour un investissement global de près de 60 MDH.
Ce projet intervient en application des recommandations élaborées à l’issue des rencontres de consultation auxquelles ont pris part l’ensemble des acteurs locaux, qui ont appelé au renforcement de la vocation touristique d’El Hajeb en tirant profit du potentiel naturel, touristique et civilisationnel de la ville, porte du Moyen-atlas, a souligné le premier vice-président du conseil municipal, Mustapha Hakim, ajoutant que la réalisation de cet objectif passe nécessairement par la mise à niveau des sources de la ville.
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre les conseils régional, provincial et municipal et le ministère de l’urbanisme et de la politique de la ville, a expliqué M. Hakim, ajoutant que la première et deuxième tranches de cette opération concerneront la réhabilitation d’Ain Dhiba avant que cet effort de réhabilitation ne s’étend aux autres sources de la ville, en l’occurrence Madani, Khadem et Bouraghzaz.
La réhabilitation de ces sources d’eau constituera un véritable levier économique et touristique de la région en ce sens qu’un circuit touristique verra le jour autour de ces points d’eau et contribuera au développement de l’infrastructure touristique de la ville, a-t-il dit, ajoutant que les études ont été réalisées et les travaux seront lancés vers la fin de l’année en cours.
La ville d’El Hajeb recèle plusieurs sources d’eau intarissables tout au long de l’année et même en période de sécheresse, ce qui constitue un trésor à protéger, a souligné à la MAP, le président de l’association « Platane pour le développement durable El hajeb », Said El Aita, ajoutant que ce potentiel en eau, que d’autres régions n’en disposent pas, n’a pas été mis à profit comme il se doit.
Cette richesse inestimable pourrait transformer le visage de la ville si elle est exploitée selon une nouvelle vision et une approche intégrée d’autant plus que la ville aspire à devenir « la ville exotique » du continent dans la mesure où son sol est favorable à la culture de toute sorte de plante, a-t-il dit.
Il s’est félicité du fait que ces sources devrait bénéficier d’un grand projet de réhabilitation, approuvé récemment par les conseils municipal, provincial et régional, ajoutant que cette initiative est de nature à valoriser ce potentiel inestimable que la société civile locale souhaite qu’il soit classé patrimoine national voire mondial.
Un tel projet est susceptible de transformer El Hajeb qui deviendra une ville d’accueil de touristes au lieu d’un lieu de transit vers d’autres régions, a indiqué M. El Aita, mettant l’accent sur la nécessité que cette action soit inclue dans un large effort de mise à niveau de la ville qui aspire à devenir une capitale écologique au vu de ses richesses naturelles.
Après avoir souligné l’importance des retombées économiques et sociales de ce projet sur la population locale, M. El Aita a mis en garde, par ailleurs, contre le changement de mode agricole en amont de ces sources avec notamment le recours excessif à l’utilisation des pesticides et le forage des puits, ce qui risque d’impacter la qualité des eaux et leur débit.